Je ne vais pas refaire une longue introduction sur le minimalisme dans la science-fiction, ni sur la notion de low budget/high concept, car vous pouvez aller jeter un coup d’œil sur la partie 1. Au lieu de cela, je vais rappeler que les choix sont bien évidemment subjectifs et que leur place sur cette liste ne fait pas d’eux des chefs-d’œuvre. Ils sont avant tout là pour proposer quelque chose de nouveau.

Le mantra reste donc le même : tous les films que je classe dans cette catégorie « minimaliste » ne sont pas low budget, et tous ne sont pas nécessairement high concept non plus. Ils répondent à un feeling plus qu’à un cahier des charges, celui d’explorer une idée jusqu’au-boutiste avec peu de moyens. Si vous cherchez quoi regarder ce soir, ne cherchez plus.

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Upstream Color, de Shane Carruth (2013)

C’est très rare de tomber amoureux d’un film en quelques secondes. Cela ne m’est arrivé qu’une fois en bande dessinée, où dès les deux premières pages de L’Incal du duo Jodorowsky/Mœbius, j’ai su que le livre était fait pour moi. C’est un peu similaire avec ce film de Shane Carruth, où la combinaison des premiers plans sur cette musique (Carruth ayant également composé la BO du film) m’a transporté dans un espace sensoriel unique. Je me sentais bien.

Si pour vous le mot “contemplatif” n’est qu’une excuse que les pseudo-intellectuels donnent pour justifier le fait d’aimer un film “chiant”, alors Upstream Color n’est pas fait pour vous. En revanche, si le médium audiovisuel est pour vous parfois synonyme d’expérimentations sensorielles et que vous n’avez pas peur de plonger corps et âme dans quelque chose de différent, il est possible que vous passiez un moment extraordinaire devant ce métrage.

The Frame, de Jamin Winans (2014)

Injustement passé inaperçu, The Frame est pourtant un film qui propose un concept très original flirtant entre la science-fiction et le fantastique. L’histoire est simple, deux personnes vivant dans deux mondes différents regardent la vie de l’autre dans un feuilleton télévisé. Bien évidemment, les deux réalités vont finir par se croiser, explorant les fondations de la construction d’un monde.

Upside Down, de Juan Solanas (2012)

Qu’on se le dise, ce film est loin d’être exceptionnel, mais j’ai toujours trouvé son concept intéressant. Il s’agit d’une comédie romantique un peu lambda, basée sur l’idée antédiluvienne de la romance impossible entre deux personnes ne venant pas du même monde. Sauf qu’ici, il faut prendre la dernière partie au pied de la lettre. En effet, deux planètes quasiment jumelles tournent constamment l’une autour de l’autre, permettant à leurs habitants de se toucher. Problème, chaque être vivant reste quoi qu’il arrive soumis à la gravité de sa propre planète, rendant une potentielle cohabitation impossible.

Pi, de Darren Aronofsky (1998)

Avant de devenir un auteur mondialement reconnu pour la qualité de ses propositions cinématographiques, Darren Aronofsky a lui aussi démarré par le petit film en noir et blanc. Il est par ailleurs fou de constater à quel point les thèmes de son cinéma – à savoir l’obsession et la servitude volontaire – sont déjà présents dans son tout premier long-métrage. Ici, un mathématicien de génie tente de trouver une suite de chiffres qui donnerait un sens à tout ce qui existe.

LFO the movie, de Antonio Tublén (2013)

Non, la Suède n’a pas décidé de nous offrir un film sur La Force Ouvrière, mais plutôt une exploration jusqu’au-boutiste d’une idée bien malsaine. Un homme psychotique découvre une fréquence sonore qui lui permet d’hypnotiser les gens, commençant de petites expérimentations jusqu’à une folie démesurée. Le film est sans filtre et il n’a pas la condescendance de nous faire croire que les dérives d’un tel pouvoir pourraient ne pas arriver, car qui n’a jamais rêvé de pouvoir contrôler les actions des autres pour se faciliter l’existence ?

Her, de Spike Jonze (2013)

Le film minimaliste par excellence, puisque l’actrice principale – à savoir Scarlett Johansson – n’est même pas présente à l’écran. Le film a eu un retentissement phénoménal dû à la justesse de son ton et à sa clairvoyance, traitant autant des relations humaines que parasociales. Celui-ci, il ne faut pas hésiter à le dire, est un chef-d’œuvre.

The Lobster, de Yórgos Lánthimos (2015)

Tout ce qui vient de Yórgos Lánthimos est bon à voir. Cela ne veut pas dire que les films vont plaire, ni qu’ils vont être bons, seulement qu’ils montreront quelque chose qui n’a jamais été exploré avant. Dans cette étrange dystopie, les célibataires qui ne parviennent pas à trouver l’amour sont transformés en animaux de leur choix. Vive la Grèce.

After Yang, de Kogonada (2022)

Je ne vais pas m’étendre beaucoup sur ce film, qui est le plus récent de la liste, car il risque fortement d’apparaître dans mon top de fin d’année. Sachez simplement qu’il s’agit encore là d’un film d’ambiance où l’élément SF est prétexte au développement émotionnel des humains qui l’entourent.

Womb, de Benedek Filegauf (2010)

À quoi sert le cinéma ? À explorer les différentes facettes émotionnelles de l’humanité. Et à quoi sert la science-fiction ? À anticiper les questions difficiles qui pourront s’imposer à nous dans un futur plus ou moins proche. Les réponses à ces deux questions ouvrent la porte à des choses qui ne sont pas plaisantes, pour ne pas dire dérangeantes. Oui, la technologie future amènera son lot de questions éthiques compliquées et oui, c’est le rôle de l’art de nous aider à s’y préparer. Ce film parle de clonage. Ce film parle d’amour. Ce film est dérangeant.

Cube, de Vincenzo Natali (1997)

Terminons cette liste avec le plus célèbre des films de SF à concept, le bien nommé Cube de Vincenzo Natali. Le bon Vince est un habitué des high concepts à petits budgets, on le voit avec les films qui ont suivi celui-ci (Cypher et Nothing notamment), même s’il a réussi à remonter la pente avec des films comme Splice ou In the Tall Grass. Il avait cependant bien réussi à bouleverser son monde avec Cube, une sorte de huis clos démoniaque où des inconnus doivent franchir une suite de salles identiques remplies de pièges mortels.


5 réponses à « 10 autres Films de SF minimaliste »

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